Le doute est un état mental désagréable, mais la certitude est ridicule.(Voltaire)

La sécurité dans mon atelier dépend aussi de mon attitude

Préambule :

Avant tout je suis amateur et aucune relation de soumission (salariale, familiale, etc... lire içi) n'est applicable dans mon cas car je travaille toujours seul. Ceci ne m'empêche pas de me référer au normes en cours. Je n'ai aucun doute sur la nécessité, l'utilité et la respectabilité de ces normes et règles. Toutefois je ne les lis pas comme la bible mais essaie d'en comprendre le contenu et la limite, toujours avec un esprit critique qui privilégie le bon sens intégrant les habitudes de nos voisins européens et anglo-saxons. La formule peut paraître sibylline mais, par exemple, un document qui exclut l'utilisation d'une toupie pour les travaux de sciage du fait de l'impossibilité d'utiliser le couteau diviseur et de réduire les contacts avec la lame n'interdit aucunement l'utilisation de lame de scie sur toupie pour rainurer (ou tenonner) avec les protecteurs adaptés. Ce sont deux choses différentes et déduire directement l'interdiction du second à partir du premier me parait erroné.

Point de départ de la réflexion :
J'admets être lucide lors de l'utilisation de mes outils et conscient de la nécessité de rester constamment attentif. Hors de ce cadre, aucune réflexion n'est possible. Cela ne signifie en aucun cas la permanence et la perfection de cette lucidité ou conscience. C'est d'ailleurs ce dernier constat qui me conduit à tenter de mieux maîtriser mon environnement.
Pour le reste, ce document se veut avant tout quantitatif par opposition à qualitatif. En d'autres termes rien dans ce qui suit ou est publié sur le site web n'est préjugé bon ou mauvais et les explications sont livrées comme un moyen de réflexion sans donner aucun conseil. Chacun peut ainsi forger son opinion en élaborant ses propres réponses et solutions à des problèmes qui sont souvent liés au comportement individuel.



Mon Garage Atelier

En ce qui concerne mon atelier et de son organisation, la photo et les croquis joints parlent bien mieux que toute longue et pénible description. La lumière naturelle est assurée par l'ouverture de la porte de garage, le chassis fixe sur le mur du fond et la fenêtre de toit. Deux rampes de trois tubes néon assurent une lumière sans ombre en cas de besoin.

Photo


Par ailleurs j'utilise cette fenêtre de toit afin d'améliorer la ventilation. Son ouverture forme une aspiration des poussières vers le haut évacuant rapidement même les plus fines particules à l'extérieur. 3,75x4,00m soit environ15 m² sont réservés aux machines et outils et je m'impose d'utiliser la machine à bois uniquement quand le véhicule est à l'extérieur. La longueur abritée disponible devient légèrement supérieure à 9 mètres.

Vue Générale


Sur le plan ci-dessous, les outils et machines sont verts, l'aspiration jaune, la lumière bleue et le stockage du bois orange et rose pour les panneaux de contre-plaqué. Isolation phonique en rouge et mobilier en gris. Chaque carré de la vue en plan représente 25x25 cm.

Croquis


Ce plan d'installation électrique explique le reste.

Schéma Electrique




Mes Préoccupations de Sécurité

A partir de cette organisation d'atelier et des conscience et lucidité présumées plus haut, mes préoccupations en matière de sécurité se placent dans deux perspectives regroupées sous les titres : 'Gestes fous' et 'Accidents'.

'Accidents' (cause fortuite et extérieure)

La définition est réellement gênante car il est impossible d'imaginer toutes les combinaisons et interactions. Dans ce contexte j'essaie de remédier aux problèmes les plus évidents avec des solutions simples. Un exemple courant et concret permettra une meilleure compréhension. Si vous me ressemblez, vous n'aimez probablement pas balayer. Je déteste ça ! et pourtant... Il me semble que le risque principal dans mon atelier est de perdre l'équilibre en glissant sur la sciure. Ceux qui ont déjà débité du mdf par exemple savent très certainement de quoi je parle. Il n'est pas difficile d'imaginer une situation de perte d'équilibre avec un bras qui par réflexe se tendrait vers la table de la machine pendant une phase de débit avec une lame de scie en saillie de 100mm au dessus de la table. Couteau diviseur ou non, cape de scie ou pas, il est impossible de prévoir dans quel angle le bras arriverait sur la lame. C'est la nature même d'un accident. Mais alors quelle est la meilleur solution puisqu'il n'existe aucune parade parfaite? De mon point de vue et au delà du couteau diviseur et de la cape de scie, la seule possibilité raisonnable est de conserver un environnement de travail propre et donc de balayer aussi souvent que nécessaire. Il n'est pas rare que je nettoie les abords proches toutes les 15 minutes et je n'aime définitivement pas ça car j'ai une sensation d'inutilité. Mais la sécurité a un prix et je l'accepte de mauvaise grâce. En outre, dans certains cas j'utilise le guide de scie parallèle réversible comme protecteur en le positionnant debout (100mm) et le plus près possible de la lame de scie.

Cet état d'esprit induit des comportements nouveaux mais aussi étranges et inattendus quelques fois... Lisez ce qui suit...

'Gestes fous' : (gestes quasi inconscients et effectués par habitude ou manie).

Ils sont souvent la source de mes peurs instantanées et rétrospectives. Par définition ils appartiennent à chaque individu et les combattre est très difficile. Je vais donc décrire celui qui me préoccupe le plus et la solution appliquée avec réussite, du moins jusqu'à présent. Ayant pris l'habitude d'un espace de travail propre et au fil du temps j'ai commencé en passant la main à plat sur le chariot de sciage et dans sa rainure pour faire tomber la sciure au sol. Le geste, tout d'abord effectué uniquement scie à l'arrêt, s'est naturellement étendu à la machine en fonctionnement et tout doucement mais surement rapproché de la lame de scie. Jusqu'au jour ou j'ai pris conscience du danger grandissant et de son inévitable conséquence. A ce stade mon geste était déjà bien au delà de ma conscience et j'ai dû utiliser un artifice pour remédier à ce problème. J'ai récupéré un balai à poil fin puis démonté le manche et l'ai finalement posé à coté de la machine. Maintenant j'évacue la sciure de la table uniquement avec ce balai, mais la tentation reste forte. En matière de sécurité rien n'est complètement gagné, jamais.

Vous en savez maintenant un peu plus sur mon attitude au regard de la sécurité dans mon atelier. Ce que j'écris dans les forums en découle. J'ai rédigé ce document pour donner une explication et un fondement à mes choix et éviter de justifier dans le détail chacune de mes interventions sur le sujet.

Cordialement
WhyDi